Une Américaine à Penglai

La visiteuse (pas) chinoise, qui ne parlait (pas) chinois. Hilarité à Penglai.

Début juillet, nous avons reçu la visite de Susan, une de mes anciennes colocataires de Strasbourg. Avec elle, nous avons vécu des rencontres hilarantes !

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De gauche à droite : ma pomme, Susan (américaine d’origine coréenne), Sherry (chinoise) et Withoon alias Chef (thai).

Susan a quitté la Corée avec ses parents quand elle avait un an. Elle y a remis les pieds pour la première fois cette année, et en a profité pour venir nous voir. Susan a des traits asiatiques, mais pour moi, elle a tout de l’Américaine cultivée et éclairée. Pour les Chinois, en revanche, aucun doute, Susan parle chinois.

Premier taxi

Je monte devant, Susan derrière. Le chauffeur se tourne vers elle et lui demande où nous allons. Elle répond qu’elle est coréenne (la première phrase qu’elle a appris à dire en chinois), et j’explique que nous allons dans le centre ville. Le chauffeur m’ignore et continue à s’adresser à elle. Je lui explique que les parents de Susan sont coréens, qu’elle est américaine et qu’elle ne parle pas chinois, mais que je parle un peu chinois. Subitement, il se tait, se tourne vers moi, et éclate de rire. L’hilarité nous gagne. Notre chauffeur n’en revient pas de cette situation et nous prenons conscience du duo improbable que nous allons former durant ces quelques jours à Penglai.

Chez Sherry

J’ai parlé à Sherry de la visite de mon amie américaine. Mais en voyant débarquer Susan, Sherry ne sait pas trop dans quelle langue l’accueillir. Après un moment de flottement, Susan explique qu’elle est coréenne. Jamais à court de ressources, Sherry commence donc à deviser en… coréen ! Aujourd’hui, nous cuisinons des raviolis chinois mais aussi des biscuits et un gâteau au chocolat car on m’a demandé des cours de pâtisserie française. Pour ce faire, j’ai amené le mini four de l’appart, car il n’y en a pas au restaurant, un détail qui va prendre toute son importance dans quelques minutes.

A la banque

Susan va retirer de l’argent et je l’attends devant la banque avec le four. Comme elle ne revient pas, je pars à sa recherche le four sous le bras. Le distributeur n’accepte pas sa carte et elle a dû réveiller la guichetière qui faisait une petite sieste. Cette dernière a appelé une chef anglophone qui a examiné ses dollars en commentant :  » Mais qu’est ce que c’est ? Je n’ai jamais rien vu de tel ! ». Quand j’arrive avec le four, c’est le pompon. La chef regarde Susan et lui demande : « Vous voyagez avec ça ? ». Susan explique nous avons amené le four chez des amis pour faire des gâteaux français. La banquière est sur le point de s’évanouir ou d’appeler la police, je ne sais pas trop. Je lui dit de ne pas s’inquiéter, que j’habite en face et que nous ramenons le four chez moi. La banquière se détend. Elle aussi habite en face. Le voisinage crée des liens ! Nous quittons la banque avec dignité (et avec le four).

A une deuxième banque, le lendemain, on nous propose d’aller tenter notre chance à une troisième banque. Mais :
1. Bip Bip Biiiip ! Alerte rouge !!! Si nous suivons ce conseil, nous ferons toutes les banques de Penglai sans réussir à changer les dollars (en Chine, on t’envoie toujours quelque part pour ne pas te dire non).
2. Je SAIS qu’ici, on peut changer de l’argent. Pourquoi cela ne serait-il donc pas possible pour nous ? J’assaille la pauvre banquière de questions sans lui laisser une seule porte de sortie jusqu’à comprendre que ce service est réservé aux seuls clients. Ca tombe bien, je suis cliente de cette banque. Victoire ! Enfin presque… Nous aurons juste besoin de revenir avec mon passeport car ma carte bleue + ma carte de presse officielle chinoise + le scan de mon passeport ne suffisent apparemment pas à établir mon identité avec certitude.

Au pavillon de Penglai

Comme partout, les marchands du temple s’adressent à Susan en chinois. Notre duo est désormais bien rodé. Ils déduisent de nos explications que je suis américaine. « Non, moi je suis française ». Ils sont interloqués. « Nous sommes amies depuis que nous avons habité ensemble en France ». Nos interlocuteurs sont de plus en plus ravis par cette apparition improbable et nous par l’effet que nous leur faisons.

Au magasin de thé

Même situation, mêmes effets. Les trois femmes présentes dans le magasin (on ne sais jamais trop qui est vendeuse, cliente, copine) nous invitent à boire le thé. Nous conversons, ma voisine me dit que je suis belle (ici, toutes les occidentales sont belles) et finit par me parler de maquillage et d’épilation. Je ne suis pas bien sûre de comprendre mais elle se tait quand un homme entre dans la boutique. Je n’ai donc pas rêvé, il s’agissait très vraisemblablement d’explications sur l’épilation.

Susan aura été notre seule visiteuse en 2017, mais quelle visiteuse ! J’en rigole encore en me remémorant toutes les aventures de ces quatre jours ! Merci Susan d’être venue !

 

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