Un nouvel abonné de ce blog se plaignant de n’avoir aucune nouvelle des aventures chinoises de Benjamin, je consacre ce billet à une journée passée ensemble au ski (dans une région sans neige).
Les températures descendent largement au dessous de zéro l’hiver dans le Shandong, mais la neige y reste rare. Malgré la récente vague de froid, il n’y avait donc aucun manteau blanc quand nous sommes allés skier le dimanche 30 janvier.
Au milieu du maïs, les pistes, les remontées mécaniques
(et la moquette)
Au milieu de cultures de maïs se dresse une petite colline rocheuse, aux abords de laquelle ont été aménagées trois ou quatre pistes (moins de deux semaines plus tard, j’ai déjà un doute sur l’étendue du domaine skiable ! quelle piètre informatrice je fais !). Les remontées mécaniques s’arrêtent régulièrement car le démarrage est traître. Monter sur un tapis roulant (bordé de moquette, certes) les skis aux pieds n’est pas à la portée du premier venu, même bon skieur, et les chutes sont fréquentes.
Je me demande si les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin bénéficieront du même genre de remontées mécaniques (assez lentes mais ce sont les JO, pas les vacances de février des Parisiens). Cette question hautement importante reste toutefois secondaire par rapport à celle de la neige. Il faudra plus que des petites pistounettes de neige artificielle pour accueillir la descente olympique dans une région plus connue pour son aridité que pour ses bonhommes de neige.
Première expérience
Nous sommes venus en bus, avec une vingtaine de collègues de Benjamin. Les Malaisiens, Philippins et Indiens sont ravis de skier pour la première fois. Tous en vrac sur la piste, ils gardent le sourire mais disparaissent tout de même assez vite de la circulation. L’Indien rigolo (je l’ai appelé longtemps comme ça avant de connaître son prénom, Irfan) est extraordinairement doué : impossible de ne pas lui proposer de l’accompagner pour cette découverte du ski, impossible de le laisser seul ensuite car il progresse à toute allure et c’est très gratifiant pour sa prof improvisée ! Dès que je m’éloigne, il me supplie de ne pas le laisser seul et s’accroche à moi en s’excusant de risquer de nous faire tomber tous les deux. Mais en trois descentes, il est autonome et va aussi vite que Benjamin qui teste le snowboard sur la piste d’à côté. A la fin de la quatrième descente, Irfan déclare : « j’ai compris, c’est une question d’équilibre, maintenant il faut que je pratique. »
Des pratiques inédites !
Contre toute attente, certains Chinois skient très bien (mais où ont-ils appris ? Dans cette mini-station à moquette ?!). La piste la plus raide, celle qui domine la « station », est d’ailleurs réservée aux bons skieurs munis d’un casque. Nous n’aurons donc pas l’occasion d’essayer (mais c’est peut être mieux pour Irfan). Les Chinois débutants (enfin je suppose) ont une technique assez originale pour avancer quand ils abandonnent. Au lieu de porter leurs skis, ils coincent la dragonne des bâtons dans les fixations et les traînent derrière eux. Même à l’intérieur du restaurant et du local à skis.
Le bâtiment de la station est une découverte à part entière. Deux personnes sont préposées aux bâtons uniquement. Le matériel ne brille pas par sa diversité (les skis sont les mêmes, longueur comprise, pour tous) et les grandes pointures sont rares. L’autre aile du bâtiment est consacrée à la restauration et ressemble rapidement, soyons honnêtes, à… Pour ne pas risquer de commettre un impair culturel, je préfère garder sous silence la comparaison qui me vient à l’esprit. Tout le monde laisse ses déchets sur place, le groupe suivant balaie donc la table d’un grand revers de main pour s’installer pendant que des gamins se dirigent à ski, sur le carrelage, vers la sortie. Benjamin et moi sommes néanmoins bien contents de nous réfugier là pour prendre un thé quand le froid se fait trop sentir. J’oublie les toilettes, qui sont à l’extérieur, et qui s’appellent « hôtel » en anglais. Compte tenu de la propreté et du caractère accueillant des lieux, j’espère que c’est une erreur de traduction…
Dans les mini-yourtes gelées
Cette expédition au ski se termine par un déjeuner dans une mini-yourte. Au menu, cuisse de mouton et autres viandes grillées, fraises de saison, pinard et Sprite. Même pas de riz ! Même pas de bière ! Notre mini-yourte n’est pas vraiment prévue pour évacuer la fumée du barbecue et nous embaumons vite le mouton grillé. D’autant que la chaleur des braises ne suffit pas vraiment à nous réchauffer et que nous gardons sur nous manteaux, bonnets et écharpes. A chaque mini-yourte son ambiance : les Malaisiens font des photos de groupe pendant qu’un groupe dont je conserverai l’anonymat se réchauffe à la vodka (bonne descente au demeurant).
Au retour, le bus tombe en panne. Plus de phares, plus de chauffage, mais que faire d’autre que de continuer à rouler jusqu’à Penglai ? Rester à se geler au bord de la route ? Cela ne traverse à mon avis la tête de personne…
ps : à l’heure où j’écris ce billet (qui n’est pas l’heure à laquelle je le poste), ça pétarade de partout ! Depuis le début des festivités du nouvel an lunaire, à l’aube et au coucher du soleil, pétards et feux d’artifice se succèdent à un rythme effréné. A l’échelle de la Chine, je me demande combien d’accidents sont à déplorer…
pps : je remercie les photographes inconnus qui ont commis certains de ces clichés. Je suis sûre qu’ils me pardonneront de ne pas les créditer comme je devrais déontologiquement le faire, mais j’ai trop hâte de poster ce billet, car j’en ai d’autres en stock !
J’adore!!!!! J’en veux encore des chroniques de Marine !!!
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