Laiyang (jour 2 et fin)

Récit de ma journée à Laiyang. Première visite d’une entreprise agroalimentaire en Chine. Et de son magasin « bio » !!!

Mon nouvel ami m’a appelé un taxi ce matin (mercredi matin, ndlr) et lui a expliqué où j’allais. J’ai ensuite montré l’adresse au chauffeur, ce qui ne l’a pas empêché de me déposer au mauvais endroit. Mais le responsable marketing de Longda, qui parle anglais, est venu me chercher, et j’ai retrouvé la fort sympathique délégation bretonne venue de Qingdao.

Dans le showroom (la salle d’exposition des produits) : de la viande, des saucisses, du poisson, de l’huile d’arachide, des légumes surgelés, de petites bouchées faites à la main (genre roulées dans une feuille de légume avec un nœud autour, comme certains produits de chez Picard), des portions individuelles de pennes et des… pizzas. Les produits les plus élaborés partent au Japon. (Sans vouloir être mauvaise langue, on voit tout de suite la différence entre ce qui reste et ce qui part).

Nous visitons ensuite la production. Seul notre nez dépasse du combo bottes blouse casquette (à bande verte, la casquette). Une Chinoise nous époussette par deux fois (au rouleau adhésif) pour vérifier que nous n’infiltrons rien dans l’usine (une mesure de sécurité sanitaire que je n’ai jamais vue en France).
Au programme : l’atelier de découpe des porcs, celui des soupes et le laboratoire qualité. Alors bien sûr, à la production, tout n’est pas exactement comme en France notamment en termes de mécanisation, mais ce sont surtout les similitudes qui ressortent ! (sauf peut être avant l’abattage, mais à vrai dire je n’en sais rien, je n’ai jamais vu d’abattoir de porc en France). Quant au labo, il teste une quantité incroyable de substances, dont les OGM !

J’ai droit à un entretien avec le directeur général (le président est en Australie). Ce n’est pas tous les jours que j’interviewe seule (avec la Bretonne qui traduit et son mari) le patron – même adjoint – d’une entreprise qui pèse plus d’un milliard d’euros !

A la fin de la journée, nous nous arrêtons au magasin bio de l’entreprise. Depuis quelques années, cette dernière s’est lancée dans la production « organique » et cela marche parait-il très bien, même si le marché reste petit. A l’entrée de la boutique, les noix cultivées par le fondateur du groupe, désormais à la retraite et… des poires de Laiyang, mises de côté par un client. Au milieu des produits maison – essentiellement surgelés, d’ailleurs, surgelé et bio sont-ils vraiment compatibles ? – du miel « Bee honey » importé de la forêt noire à un prix ridiculement élevé. « Don’t worry, bee honey! » Le bacon surgelé, lui, est vendu 10 yuans contre 17 chez Carrefour (la délégation bretonne inclut des connaisseurs !).

Prolongations

Ce soir, je reste à Laiyang. Le dernier bus pour Penglai est parti il y a bien longtemps… Je n’ai pas le courage de retourner jusqu’à la rivière bordée d’un grand parc qui a l’air bien agréable…  J’explore donc quelques rues commerçantes avant de me replier à l’hôtel.

centre de Laiyang
Une rue commerçante de Laiyang. En Chine, les tours en chantier ne sont jamais très loin…

Pour dîner, après avoir hésité entre le resto d’hier (mais la carte est tout en chinois, sans photos) ou le KFC en face de l’hôtel, je pense à tenter ma chance le centre commercial attenant car on y trouve souvent des endroits pour manger. Bingo : quelques restos sont encore ouverts. Ce sont en fait des comptoirs qui partagent la même salle commune, une pratique assez courante en Chine. J’ai laissé tombé la méthode Assimil et même en montrant ce que je veux, j’ai du mal à me faire comprendre. Je réussis finalement à obtenir une assiette de haricots verts (qui s’avèrent ne pas en être) à la viande reconstituée et deux petits pains pour la modique somme de 15 yuans (2 euros). En laissant la « viande » de côté (drôle de texture), c’est très bon.

Bretagne solidaire

Je profite de ce billet pour vous parler de l’incroyable solidarité bretonne en Chine. C’est l’attaché de presse du consulat qui m’a introduit dans des groupes WeChat de Bretons et d’amis de la Bretagne, et je n’arrête pas d’y trouver des contacts intéressants. J’ai déjà rencontré plusieurs personnes du groupe, et c’est parce que le monde est petit que je me suis retrouvée invitée à cette visite d’entreprise aujourd’hui. Sinon, les échanges sur WeChat oscillent entre bons plans, petites blagues et débats sur la culture bretonne ou encore sur la situation économique de la Chine.

Bye bye Laiyang !

Le lendemain matin, j’achète aussi quelques poires de Laiyang avant de prendre le chemin de Penglai (le bus, qui prend la même route, met presque une heure de moins qu’à l’aller…). Le chauffeur du taxi femme / la chauffeure du taxi (quand même pas la chauffeuse de taxi !) que je prends pour retourner à la maison fixe mes poires d’un oeil connaisseur et me dit : « poires de Laiyang… » sur un ton envieux… (en chinois, et je l’ai comprise 🙂

Pour mon retour, j’ai droit à mon premier banquet de fête (en réalité, c’est pour fêter le départ de modules du chantier de Benjamin, mais ça coïncide aussi avec le retour de mon expédition, donc je le vis aussi comme ma fête à moi :-). J’attends d’en voir plusieurs pour vous livrer mes impressions !

 

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